Le brassage des populations engendré par la saison estivale accroît les risques de transmission du coronavirus. Certaines régions touristiques affichent des taux de reproduction inquiétants.
Le gouvernement est formel, la France n’est pas encore entrée dans la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19. Toutefois, le pays connaît une forte recrudescence du nombre de cas positifs, et la saison estivale ne devrait infléchir la tendance. Qui dit « été » dit « vacances », et qui dit « vacances » dit « brassage des populations ». La circulation des personnes, d’avantage cantonnée aux limites de l’Hexagone cet été, devrait automatiquement propager le virus et engendrer un rebond de l’épidémie.
« Tout risque de se jouer dans les trois semaines car on entre dans la période dangereuse, c’est le moment où il y a le plus fort taux de déplacements et de concentration de la population », prédit Jérôme Marty, Président d’un syndicat de médecins généralistes, au micro d’Europe 1. Il estime que certaines zones comptant habituellement 10 000 habitants vont accueillir 60 000 voire 80 000 personnes durant l’été. Selon lui, « du jour au lendemain, on peut verser vers une augmentation exponentielle des cas d’hospitalisations ». Ainsi, les autorités sanitaires s’inquiètent particulièrement de la situation dans les lieux touristiques, notamment sur le littoral.
Des régions inégalement touchées
Cependant, le Covid-19 ne se propage pas de manière uniforme sur l’ensemble du territoire national. Il y a des régions où le virus circule plus qu’ailleurs, d’après les chiffres de Santé Publique France publiés dans son point épidémiologique du 23 juillet. C’est le cas de la Bretagne, qui compte aujourd’hui un taux de reproduction, c’est à dire le nombre moyen de personnes contaminées par un seul porteur, de 1,87 contre 1,2 de moyenne nationale. Le Finistère, par exemple, connaît aujourd’hui à la fois une forte augmentation de cas positifs au virus et un afflux inédit de touristes. Si c’était l’un des département les moins touchés au printemps, le taux de reproduction y était de 3,1 il y a quelques jours.
Deux autres régions affichent un nombre « R » supérieur à 1,5 : Nouvelle-Aquitaine, qui compte 13 clusters dont 10 de plus le mois dernier, et Grand-Est, très fortement touchée depuis le début de l’épidémie. En revanche, les voyants sont au vert pour les régions moins touristiques de Bourgogne-Franche-Comté, de Centre-Val de Loire et de Normandie. En effet, leur taux de reproduction y est inférieur à 1.
Le ministère de la Santé précise toutefois que « cette valeur n’est qu’un indicateur et comme tous les indicateurs, elle ne doit pas être appréhendée seule. En effet, ce nombre de reproduction du virus varie dans le temps et dans l’espace, en particulier lorsque les chiffres sont faibles (ce qui est le cas actuellement en France métropolitaine) ».