Annoncé par décret, de nombreuses personnes fragiles ne pourront plus bénéficier de l’activité partielle dès ce mardi 1er septembre. Les plus vulnérables, elles, pourront encore rester à leur domicile.
« Les personnes vulnérables en raison de leur état de santé, qui étaient jusqu’ici en activité partielle, vont pouvoir reprendre leur activité professionnelle ». Annoncé jeudi par le ministre de la Santé, Olivier Véran, c’est désormais chose faite. Jusqu’ici, les personnes les plus fragiles ont pu bénéficier d’arrêt de travail et du chômage partiel. Cette situation change à partir de ce mardi 1er septembre. Publié au Journal officiel hier, un décret les somme de retourner au travail.
Ainsi, les plus de 65 ans bien portants, les personnes diabétiques ou obèses, celles ayant des antécédents cardiovasculaires ou encore les femmes enceintes au troisième trimestre de grossesse n’entrent plus dans le cadre de le dispositif. Par ailleurs, le décret met fin au certificat d’isolement, et donc « aux placements en activité partielle (…) des salariés partageant le domicile d’une personne vulnérable ».
En revanche, les « plus fragiles des vulnérables », pour reprendre l’expression d’Olivier Véran, pourront continuer de rester à la maison comme les y autorisait le précédent décret datant du 5 mai. En effet, la nouvelle version « maintient, pour les salariés les plus vulnérables, le placement en activité partielle sur prescription médicale ». Parmi eux, les personnes atteintes d’un cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ou d’une immunodépression congénitale ou acquise, les personnes dialysées ou présentant une insuffisance rénale chronique sévère, et les plus de 65 ans souffrant d’un diabète associé à une obésité ou des complications micro ou macrovasculaires.
Ces changement ne concernent ni Mayotte ni la Guyane, qui restent placées en situation d’urgence sanitaire. Les mesures du précédent décret continueront à y être appliquées jusqu’à la fin de l’état d’urgence.
Le nouveau décret fait réagir
Cette évolution du dispositif est loin de faire l’unanimité, dans la population comme chez les professionnels de santé. « Le Doc », un médecin influent sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise sanitaire, estime dans un tweet que « tout cela est proprement inacceptable, humainement… et une connerie monumentale d’un point de vue de santé publique ». De son côté, la Direction générale de la santé (DGS) se défend en assurant que « ce décret s’appuie notamment sur l’avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) publié le 30 juin 2020 ».
L’activité partielle ne semble plus possible pour les cohabitants des personnes vulnérables selon les juristes compte tenu de la rédaction.
— Le Doc (@Le___Doc) August 30, 2020
Tout cela est proprement inacceptable, humainement … et une connerie monumentale d'un point de vue de santé publique.
D’après les données du service de statistiques du ministère du Travail rendues publiques mercredi, 120 000 personnes jugées vulnérables étaient toujours en activité partielle en juillet, contre 720 000 en juin.