En attendant d’évaluer les risques sanitaires encourus dans ses entrepôts français, Amazon ne pourra livrer que des produits de première nécessité.
C’est un coup d’arrêt pour Amazon. Alors que le géant américain venait d’annoncer l’embauche de 75 000 personnes supplémentaires aux États-Unis pour traiter l’afflux de commandes durant l’épidémie de coronavirus, il se fait épingler par la justice française. Le tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) lui ordonne en effet de restreindre son activité aux produits essentiels, et d’évaluer les risques sanitaires encourus par les salariés dans ses entrepôts.
Amazon épinglé par les syndicats
Mercredi 8 avril, le syndicat Sud Solidaires saisit la justice, réclamant à titre principal la fermeture des six entrepôts français d’Amazon, et a minima la réduction des activités et du nombre de salariés en poste. Si le tribunal n’a pas retenu la première option, il donne raison à la deuxième. En effet, il demande au géant du e-commerce de « restreindre l’activité de ses entrepôts aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d’expédition des commandes de produits alimentaires, de produits d’hygiène et de produits médicaux ». Cette décision s’applique dans les 24h et pour une durée d’un mois.
Risques sanitaires dans les entrepôts
Au-delà de cette restriction, ce sont les conditions de travail et le non-respect des consignes sanitaires dans les entrepôts qui sont pointés du doigt par les syndicats. Une enquête du Monde Diplomatique dévoile les manquements de la multinationale dans le monde entier. « Tout au long du mois de mars, les syndicalistes ont réclamé avec insistance la fourniture de masques, gants, lunettes de protection et de gel désinfectant. En vain » assure son auteur Jean-Baptiste Malet. D’après une intérimaire du site de Lauwin-Planque (Nord), infectée par le virus et aussitôt remplacée, « Amazon ne prend aucune précaution sur le site. Du vestiaire à la pointeuse, en passant par les postes de travail, tout le monde y est agglutiné ». Le mensuel accuse même le siège de Seattle de minimiser le nombre de salariés décédés du Covid-19.
Ainsi, la décision du tribunal judiciaire de Nanterre de limiter les marchandises d’Amazon au strict nécessaire est appliquée dans l’attente de « l’évaluation des risques professionnels inhérents à l’épidémie de Covid-19 sur l’ensemble de ses entrepôts ».