Un essai clinique réalisé par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris démontre que le Tocilizumab serait efficace chez les malades du coronavirus souffrant d’une pneumonie.
Pendant que le coronavirus fait des ravages dans la population, les chercheurs s’emploient à trouver un remède efficace. L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) vient de réaliser un essai clinique à base de Tocilizumab. Le traitement améliorerait « significativement le pronostic des patients avec pneumonie Covid moyenne ou sévère ».
Le Tocilizumab soulage la pneumonie Covid-19
Fabriqué par les laboratoires Roche, le Tocilizumab est un médicament utilisé depuis 10 ans en cas de polyarthrite rhumatoïde, une maladie chronique et inflammatoire touchant le squelette. Il est déjà testé à l’hôpital Foch de Suresnes depuis plusieurs semaines et apporte des résultats convaincants. L’AP-HP vient les confirmer.
Mené par 420 médecins, l’essai a été effectué sur 129 patients hospitalisés pour des cas moyen et sévère de pneumonie Covid-19, « mais ne nécessitant pas de réanimation au moment de l’admission ». 65 ont bénéficié du traitement habituel, et 64 ont reçu le Tocilizumab en supplément. L’objectif était de voir si le médicament agissait sur le besoin de ventilation assistée ou sur le risque de décès. L’AP-HP indique que ces critères ont été atteints chez une « proportion significativement plus faible de patients » dans le groupe traité au Tocilizumab. Le résultats précis seront publié prochainement.
Le médicament bloque « l’orage cytokinique »
Comment expliquer les vertus du Tocilizumab ? Les chercheurs constatent que de nombreux patients atteints du coronavirus développe une pneumonie. Et au bout d’une dizaine de jours, ces malades subissent un emballement du système immunitaire : c’est l’orage cytokinique. En d’autres termes, le corps produit des protéines appelées cytokines qui détruisent les tissus et provoquent une sur-réaction inflammatoire. Le Tocilizumab étant un anti-cytokines, les essais révèlent que son injection diminue la nécessité d’aller en réanimation ou le risque de décès.
Sur France Info, le professeur Gabriel Steg, vice-président du directoire de l’AP-HP chargé de la recherche, déclare que les essais sont « extrêmement encourageants », mais qu’ils doivent être confirmés par des essais supplémentaires indépendants. 12 seraient déjà en cours, et 16 autres en préparation. D’après Gabriel Steg, « il y a une accélération phénoménale de la recherche ».