Annulation d’événements, fermeture d’établissements scolaires, mobilisation totale du système de santé … Le passage au « stade 3 » de l’épidémie de coronavirus est imminent.
Le passage au « stade 3 » est « désormais inexorable » a déclaré le Premier ministre Édouard Philippe, alors que le pays comptabilise à ce jour 613 cas de coronavirus COVID-19 et 10 morts. Au « stade 2 » depuis le 28 février, et au « stade 2 renforcé » depuis vendredi soir, la France se prépare donc a passé au « stade 3 », le stade épidémique. Pour gérer la crise, le Gouvernement s’inspire du plan national de prévention et de lutte « pandémie grippale » rédigé en 2011 suite à l’épidémie de grippe A (H1N1) en 2009. Si la première phase consiste à freiner l’introduction du virus sur le territoire, et la deuxième à ralentir sa propagation, la troisième a pour objectif de limiter les effets de l’épidémie sur le territoire.
Mobilisation des hôpitaux
Le passage au « stade 3 » signifie que « le virus circule et qu’il est transmissible sur l’ensemble du territoire », explique le ministre de la Santé Olivier Véran. De fait, il ne s’agit plus d’endiguer la propagation du virus mais de contenir l’épidémie, voire la pandémie. Cela passe nécessairement par la mobilisation totale du système sanitaire hospitalier et la réorganisation du système de soins. La prise en charge des patients est impactée : seuls les cas les plus graves entraînent une hospitalisation. Les patients sans gravité, 80% des cas d’après une étude de la revue JAMA, sont confinés à domicile et suivis par leur médecin généraliste. Vendredi soir, Olivier Véran a déclenché le « plan blanc » à l’échelle nationale dans les établissements de santé, permettant d’ouvrir des lits, de déprogrammer des opérations et de mobiliser du personnel soignant supplémentaire.
Vie quotidienne bouleversée
Au-delà du système de santé, c’est l’ensemble de la vie quotidienne des Français qui est chamboulée. Le site internet du Gouvernement informe que « les activités collectives sont fortement impactées ». Ainsi les autorités s’autorisent à prononcer des « mesures barrières » : restriction d’événements et de rassemblements, suspension de transports en commun, fermeture d’établissements d’enseignements et de crèches, et maintien d’un approvisionnement des produits de première nécessité pour éviter les pénuries. Avant même le passage au « stade 3 », Edouard Philippe a annoncé vendredi soir la fermeture des établissements scolaires de l’Oise et du Haut-Rhin, principaux foyers épidémiques en France. Le match de Ligue 1 Strasbourg-PSG a également été reporté.
Le « stade 3 » est considéré comme l’apogée de l’épidémie. Le plan « pandémie grippale » prévoie une durée de 8 à 12 semaines, avant le passage au « stade 4 » synonyme de retour à la situation antérieure.