Les organisateurs de l’Eurovision qui se déroulait à Tel-Aviv pourraient décider de sanctions contre l’Islande dont le groupe a brandi en direct des écharpes aux couleurs palestiniennes.
L’Union européenne de Radio-télévision (UER), organisatrice du concours de l’Eurovision dont l’édition 2019 s’est déroulée samedi soir à Tel-Aviv, en Israël, n’a que peu goûté l’attitude des membres du groupe islandais Hatari lors de l’annonce des résultats. Les artistes qui se sont finalement classés à la 10e place ont en direct brandi des écharpes aux couleurs de la Palestine. Des actes qui « contreviennent directement » aux règles du concours et dont « les conséquences seront discutées », explique la RTBF.
Des sanctions ne sont pas à exclure. Pour l’UER, le concours « est un événement apolitique ». Autre sujet de mécontentement pour l’organisme, le fait que deux danseurs qui accompagnaient la star américaine Madonna, invitée d’honneur, présentaient dans leur dos des drapeaux israélien et palestinien. Ce qui pouvait être compris comme un message de fraternité.
Ces incidents sont survenus alors que des appels au boycott avaient été nombreux avant le show qui a pu être utilisé par les autorités israéliennes comme une vitrine et un moyen de communiquer « positivement ». Citant la presse israélienne, la RTBF note qu’une partie de la facture du cachet de Madonna aurait été réglée par le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams.
Pour ce qui concerne les artistes islandais, à plusieurs reprises d’ailleurs avant le concours, ils avaient fait part de leur hostilité quant à l’occupation des territoires palestiniens.
Les Palestiniens sceptiques aussi
Le show retransmis en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs n’a pas fait non plus l’unanimité en Israël même. Des rabbins ultra-orthodoxes avaient appelé à prier pour dénoncer la « profanation » que constituait ce concours de l’Eurovision durant shabbat, considéré comme jour sacré de repos.
Côté palestinien, ces événements n’ont pas été perçus comme positifs, ajoute Le Figaro. Sur Twitter, le PACBI (association culturelle pour le boycott d’Israël) a indiqué que « la société civile palestinienne rejette massivement les gestes de solidarité d’artistes internationaux ». Il vaut mieux tout simplement « annuler toute performance en Israël ».