George Floyd est mort étouffé lors de son interpellation, lundi à Minneapolis (USA). Une vague d’émotion et de colère s’est aussitôt emparée de la population et de la communauté afro-américaine.
C’était ce lundi 25 mai, à Minneapolis dans le Minnesota, au nord des Etats-Unis. George Floyd, un afro-américain de 46 ans, est arrêté par la Police. Elle le soupçonne d’avoir utilisé un faux billet de 20 dollars pour effectuer un achat dans une épicerie du coin. Une vidéo devenue virale montre une interpellation musclée, avec un policier qui immobilise l’individu durant une dizaine de minutes en écrasant sa tête au sol avec le genou. On entend le suspect dire « I can’t breathe » : « Je ne peux pas respirer ». L’homme perd connaissance et décédera à l’hôpital.
La famille de la victime dénonce un usage « excessif et inhumain » de la force et pointe le racisme décomplexé des forces de l’ordre de la ville. Un premier rapport de police assure que George Floyd s’est débattu, mais cette version est vite contredite par la vidéosurveillance. Dès le lendemain, les quatre policiers ayant procédé à l’arrestation sont limogés. « Être Noir ne devrait pas être une peine de mort », déclare le Maire de la ville, Jacob Frey, qui demande l’inculpation des agents. La population, elle, exige qu’ils soient poursuivis pour meurtre.
Emeutes à Minneapolis, indignation aux Etats-Unis
Le lendemain du drame, la ville de Minneapolis s’enflamme. Les rassemblements spontanées mutent rapidement en vague d’émeute dans les rues. Un commissariat est pris pour cible, des voitures de police sont attaquées, et des magasins incendiés. Le lendemain, de nouvelles manifestations s’organisent à Minneapolis, mais également dans les grandes villes américaines, de New-York à Los Angeles en passant par Chicago. Au-delà de la population, le meurtre suscite l’émotion chez des personnalités américaines et du monde entier.
Sur Twitter, le président Donald Trump présente ses condoléances à la famille après cette disparition « triste et tragique », et assure que « justice sera rendue ». Joe Biden, son rival dans la course à la Maison Blanche, estime qu’il s’agit d’un « rappel tragique que ce n’est pas un incident isolé, mais qui fait partie d’un cycle d’injustice systématique qui existe encore dans notre pays ».
En effet, les violences policières contre la communauté afro-américaine sont un véritable fléau qui ronge les Etats-Unis. La mort de George Floyd rappelle celle d’Eric Garner à New York en 2014, qui avait accouché du mouvement Black Lives Matter, « Les vies des Noirs comptent ». Récemment, ces méthodes d’interpellation controversées ont aussi fait l’objet de débats en France suite au décès de Cédric Chouviat.