L’approvisionnement en eau courante de Tripoli et de plusieurs villes côtières a été bloqué par un groupe armé alors que la Libye connaît déjà des températures estivales.
Des millions de foyers sont privés d’eau courante depuis dimanche à Tripoli et dans plusieurs villes du littoral. Un groupe armé se disant partisan du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’armée nationale libyenne (LNA), a coupé l’approvisionnement, rapporte The Guardian.
Ces hommes ont pris le contrôle du réseau dont les commandes sont situées à Jafara. Le système, inauguré jadis par l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, permet de puiser et transporter l’eau via des conduites souterraines reliant notamment le Sahara à Tripoli et à plusieurs cités de la côte.
Ces événements interviennent alors que les troupes du maréchal Haftar contrôlaient jusqu’alors l’est et le sud du pays, la capitale étant dirigée par le gouvernement d’accord national (GNA) que soutient l’ONU.
Cependant, certains observateurs attribuent ce coup de force au GNA qui tenterait ainsi de saper le soutien populaire dont bénéficie Haftar, qui cherche à « prendre » Tripoli depuis le début du mois d’avril avec le soutien de certaines puissances étrangères comme l’Arabie saoudite. Une opération moins aisée que prévu.
« Un don de Dieu » qui doit être épargné
Les responsables de l’Agence en charge de l’approvisionnement en eau rappellent pour leur part leur neutralité et ne veulent pas prendre parti dans l’actuel conflit. « L’eau est un don de Dieu pour tous et ne doit pas être utilisée dans un but politique ou militaire » ont-ils plaidé.
Pour l’heure, on ignore quand l’eau courante pourra être rétablie alors que le pays connaît déjà des températures estivales. Cet incident renforce le sentiment qu’une certaine anarchie règne en Libye, ce que certains groupes proches de l’État islamique ne se privent pas d’exploiter.
Depuis 2011 et la chute de Kadhafi, des attaques contre les réseaux d’eau avaient déjà eu lieu, mais plutôt dans le sud du pays.