Annoncée comme révolutionnaire, la 5G suscite également des craintes. Porté par des ondes électromagnétiques, ce réseau mobile de « cinquième génération » pourraient impacter la santé.
Elle devrait se propager en France et à travers la planète dans les prochains mois. Dans peu de temps, notre monde déjà ultra-connecté passera à la 5G, une technologie promise comme révolutionnaire. La « cinquième génération » permettra non seulement d’atteindre des débits dix fois supérieures sur nos ordinateurs et nos smartphones, mais elle promet également des avancées majeures dans les domaines de la science, de la médecine, ou encore du transport.
Pourtant, ce futur standard de réseau mobile suscite l’inquiétude, en raison notamment de ses dangers pour la santé. Comme la télédiffusion, la radiodiffusion et la téléphonie mobile que nous connaissons aujourd’hui, la technologie fonctionnera grâce à des ondes radiofréquences. Dans un premier temps, la 5G utilisera les mêmes fréquences que la 4G, la 3G, et la 2G. Mais d’ici 5 ans, le réseau nécessitera de nouvelles bandes : d’abord de 3,5 GHz, puis de 26 GHz.
Des antennes 5G vandalisées
Les fréquences utilisées par la 5G étant plus élevées, cela a pour effet de réduire leur portée. Par conséquent, la technologie doit s’appuyer sur des antennes relais. La multiplication de ces antennes génèrent la crainte chez les détracteurs. C’est le cas du 5G Appeal, une pétition lancée en 2017 par 245 docteurs et scientifiques qui s’inquiètent de l’exposition des populations à des « niveaux de rayonnement de radiofréquence qui sont des dizaines voire des centaines de fois supérieurs à ce que l’on connaît aujourd’hui ». Ainsi, des antennes relais ont déjà été vandalisées par des militants anarchistes.
La 5G relance un débat qui fait rage depuis l’apparition des téléphones portables mais qui n’est toujours pas tranché : l’exposition de l’être humain aux champs électromagnétiques est-elle dangereuse ? D’innombrables études n’ont pas réussit à mettre d’accord la communauté scientifique et au-delà.
Ce qui est certain, c’est qu’il est difficile aujourd’hui d’évaluer la dangerosité des futures fréquences utilisées. En janvier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (ANSES) pointait dans un rapport « un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz ». Début juillet, l’expert de l’ANSES en charge du dossier, Olivier Merckel, a déclaré lors d’une table-ronde au Sénat qu’on « ne pourra jamais démontrer qu’il n’y a pas de risque avec la 5G ».
Face à la vague de critiques et d’incertitude, le gouvernement a lancé fin juin une mission d’évaluation des risques sanitaires de la 5G. Les résultats sont attendus pour l’automne.