La tension monte encore d’un cran entre les États-Unis et l’Iran : le président américain prédit « la fin officielle » de l’Iran en cas de nouvelles menaces.
L’escalade se poursuit entre les États-Unis et l’Iran. Cette fois, le président Donald Trump a posté sur son compte Twitter dimanche un message en forme d’ultimatum dépourvu de nuances : « Si l’Iran veut se battre, ce sera la fin officielle de l’Iran. Plus jamais de menaces à l’encontre des États-Unis. »
Il s’agit d’un nouveau palier dans une poussée de fièvre comme l’on n’en avait plus connu depuis de longues années entre les deux pays. Tout a débuté l’an passé avec le retrait américain de l’accord international conclu en 2015 qui prévoyait une limitation du programme nucléaire iranien avec pour contrepartie une levée des sanctions étrangères contre le régime de Téhéran.
En novembre 2018, de fait, les États-Unis avaient rétabli des sanctions économiques.
Au début de ce mois de mai, le Pentagone montrait ses muscles, déployant dans le Golfe persique le porte-avions Abraham Lincoln et des bombardiers B-52, justifiant ces manœuvres par des menaces provenant d’Iran. Les autorités américaines ne précisaient pas cependant alors la nature de ces menaces.
Pour l’heure, en Iran, on s’efforce de rester placide. Avant la déclaration du président Donald Trump, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif s’estimait convaincu « qu’il n’y aurait pas de guerre puisque nous ne souhaitons pas de conflit et puisque personne ne se fait d’illusion quant à sa capacité à affronter l’Iran dans la région », selon l’agence officielle Irna.
Les chancelleries du Golfe inquiètes
Quant au général Hossein Salamin, le commandant des Gardiens de la Révolution Islamique, il avait même ironisé en suggérant, quelques heures avant le tweet du président US, ainsi que l’a rapporté l’agence iranienne Fars News : « La différence entre les Américains et nous, c’est qu’ils ont peur de la guerre ».
La situation inquiète cependant toutes les chancelleries et singulièrement les dirigeants des autres pays du Golfe. L’Arabie saoudite souhaite ainsi une réunion d’urgence du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et de la Ligue arabe le 30 mai à La Mecque rappelle La Tribune de Genève. Le sommet consisterait « à se consulter et se coordonner avec les dirigeants frères » à propos de « tous les sujets susceptibles de renforcer la sécurité et la stabilité dans la région ».