Après la parution d’un livre de Vanessa Springora l’accusant de viol, le parquet de Paris a ouvert une enquête contre l’écrivain Gabriel Matzneff pour viol sur mineur.
C’est un livre qui a fait l’effet d’une bombe : « Le Consentement », le dernier récit de l’auteure Vanessa Springora raconte la relation qu’elle dit avoir subi durant son adolescence, avec l’écrivain Français Gabriel Matzneff.
Dans le livre, l’auteure et éditrice Vanessa Springora raconte comment Gabriel Matzneff a voulu la séduire, et comment il a abusé d’elle sexuellement, alors qu’elle n’était âgée que de 14 ans. Une situation qui aura provoqué chez elle pendant plusieurs années, des dépressions à répétition.
Si Vanessa Springora n’a pas envisagé de porter plainte à ce jour, le parquet de Paris a néanmoins décidé de s’auto-saisir de l’affaire. L’Office central de répression des violences faites aux personnes (OCRVP), à qui a été confié le dossier, doit notamment enquêter pour savoir s’il n’existe pas d’autres victimes de l’auteur aujourd’hui âgé de 83 ans.
La chute de Gabriel Matzneff
L’attrait de Gabriel Matzneff pour les adolescentes n’est pourtant pas une chose nouvelle : l’écrivain racontait lui-même dans ses propres ouvrages, son goût pour les jeunes garçons de moins de 16 ans, lors de voyages en Asie, lors de tourisme sexuel. Jusqu’ici, ses écrits n’avaient pourtant suscité que peu de réaction. Gabriel Matzneff a même été récompensé du prestigieux prix Renaudot en 2013.
Pourtant avec le récit de Vanessa Springora, les choses semblent enfin bouger : le Centre national du livre vient de recommander au ministre de la Culture, de supprimer l’allocation annuelle offerte à Gabriel Matzneff depuis 2002, comme le dévoile le journal L’Express. Cette somme d’argent était en réalité une aide sociale accordée à quinze écrivains vieillissants, aux revenus modestes. Le ministre de la Culture donnera une réponse la semaine prochaine, concernant l’éventuel retrait de cette aide financière, au présumé pédophile.
Longtemps impuni, Gabriel Matzneff est aujourd’hui rattrapé par ses démons. Seul problème à présent : savoir si les éventuels faits sont désormais proscrits aux yeux de la loi française.