Après l’incendie de l’édifice samedi matin, un premier suspect bénévole au diocèse a été placé en garde-à-vue avant d’être relâché.
Samedi 19 juillet vers 7h45, les pompiers ont été informés de l’incendie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Nantes. Le conservateur des antiquités et objets d’art de Loire-Atlantique, Laurent Delpire, a listé les dégâts causés par ce sinistre à l’origine encore inconnue : un orgue et un buffet datant du XVIIe siècle, un tableau du peintre Hippolyte Flandrin (XIXe siècle), une partie de la salle des coeurs et enfin, une partie des vitraux anciens de la façade, datant parfois du XVIe siècle.
Les pompiers mobilisés pour tenter de mettre fin au drame se sont également affairés, jusqu’à la fin du week-end, à ramasser et rassembler les éléments qui pouvaient être sauvés.
Des poursuites abandonnées à l’encontre d’un bénévole
Dans la journée du samedi, un homme a été placé en garde-à-vue avant d’être relâché trente heures plus tard, dimanche dans la nuit. Âgé de 39 ans et rapidement interpellé, l’homme un temps considéré comme suspect est bénévole au sein du diocèse. Il avait été arrêté par les fonctionnaires de police à la suite d’une ouverture d’enquête par le parquet de Nantes pour « incendie volontaire ». Les enquêteurs n’ayant relevé aucun signe d’effraction au niveau des entrées de la cathédrale, ils s’étaient vite rapprochés des individus susceptibles de posséder les clefs de l’édifice.
Selon le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, « trois départs de feu » ont été observés à l’intérieur de la cathédrale de Nantes, ce samedi matin. « Un au niveau du grand orgue, un à droite et un autre à gauche de la nef ». La Police judiciaire est saisie. pic.twitter.com/IhD52TrbZe
— Presse Océan (@presseocean) July 18, 2020
L’homme placé en garde-à-vue était la dernière personne à avoir fermé la cathédrale le vendredi soir. Relâché sans poursuites, il est décrit comme un « bon gars, bienveillant » selon le père Champenois interrogé par le journal Le Monde. Comme six autres bénévoles, il est chargé de « la sécurité de la cathédrale », poursuit le religieux.
Trois départs de feu identifiés
À ce stade de l’enquête et alors qu’aucun nouveau suspect n’a été identifié, les enquêteurs ont relevé trois départs de feu distincts. Le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, a indiqué à la presse « privilégier » pour le moment la piste d’un incendie volontaire sans abandonner l’hypothèse d’un incendie accidentel. C’est donc dans cette optique que les enquêteurs devraient rapidement approfondir leurs investigations sur l’état du réseau électrique de l’édifice. La tâche ne s’annonce pas sans risque puisque la structure du bâti a pu être fragilisée par le sinistre.
Par ailleurs, ce lundi 20 juillet, le ministre de l’Économie Bruno le Maire a annoncé que l’État prendra en charge financièrement la restauration de la cathédrale. Depuis le drame, les hommages se sont multipliés, notamment dans la sphère politique.