Deux mois après avoir été infectés par le coronavirus, d’anciens patients souffrent toujours de certains symptômes, et en développent parfois des nouveaux.
On connaissait les principaux signes du Covid-19 : fièvre, maux de tête, toux, difficultés respiratoires, perte du goût et de l’odorat … Ce que l’on sait moins, c’est que certains symptômes persistent dans le temps. Interrogés par France 3 Paris Ile-de-France, d’anciens patients relatent une recrudescence de certaines complications. « Si je vais chercher du pain, je suis mort. Une conférence téléphonique, je suis épuisé. Et puis il y a les céphalées hyper violentes, l’urticaire, les vertiges, les fourmillements dans les jambes et dans les mains alors que je n’ai jamais eu de problèmes de circulation avant » énumère un habitant d’Arcueil, sportif et sans antécédent médicaux. Idem pour Christine, directrice marketing de 50 ans, qui souffre tour à tour de gêne respiratoire, de tachycardie, d’oppression thoracique et de fatigue.
Du côté des soignants, on peine à expliquer ces persistances, et surtout à rassurer les malades. « Il n’y a pas beaucoup d’éléments établis pour ce cortège de symptômes qui arrivent en décalé », reconnaît le docteur Félix Ackermann, chef du service de médecine interne de l’hôpital Foch. Il assure voir beaucoup de patients qui développent des symptômes « très à distance de l’infection », ainsi que des covid asymptomatiques faire des complications secondaires sérieuses. Il reconnaît que « c’est au-delà de nos zones d’exploration et qu’en 2020, on ne sait pas l’expliquer par nos analyses ».
Des symptômes touchant l’ensemble du corps
Sur les réseaux sociaux, d’anciens malades racontent leur interminable calvaire grâce aux hashtag #apresJ20 et #apresJ60, et décrivent la diversité de leurs souffrances. En effet, au-delà des signes classiques et connus, il existe une multitude de symptômes secondaires qui touchent le corps de la tête au pied, et peuvent causer des problèmes dans tous les organes, dont le cerveaux, le cœur, les reins, le système digestif et la peau.
Par exemple, certains souffrent des « orteils Covid », un gonflement de la peau des doigts de pied. On constate aussi le développement de signes rappelant la maladie de Kawasaki, qui provoque une inflammation des vaisseaux sanguins chez les enfants. On note également des cas d’hypoxie silencieuse ( le malade a des difficultés à respirer sans s’en rendre compte de suite ), d’apparition de caillots sanguins, et même d’accidents vasculaires cérébraux.
Les scientifiques tentent tant bien que mal d’expliquer cet éventail de symptômes par le fait que quatre millions de personnes ont contracté le virus à travers le monde, et qu’il peut forcément présenter des variantes sur une population aussi large. Certains de ces signes avaient d’ailleurs été relevés lors de l’épidémie de SRAS et de la grippe H1N1. Ce qui est sûr, c’est que le Covid-19 n’a pas fini de révéler des surprises.