Un soignant parisien a diffusé sur Twitter une fiche de paie comportant une prime de 50 €. Il s’agirait en fait d’une indemnité propre à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
« La feuille de paye de l’AP-HP vient d’arriver. Devinez à combien s’élève ladite « indem risque Covid » ? » demande sur Twitter un interne en médecine. D’après lui, à « 58,71 euros » pour 19 jours. Bien loin des primes allant de 500 à 1 500 € promises par le gouvernement.
La feuille de paye @APHP vient d'arriver. Devinez à combien s'élève ladite "INDEM RISQUE COVID" ?
— Côme Bommier (@ComeBommier) May 14, 2020
Allez, donnez votre prix pour ces soignants que vous applaudissez le soir à 20h…
Réponse : 19 j (pourtant j'y étais TLJhorsWE) x 3,09€/j = 58,71€@CollectInterHop @ISNItwit
Une indemnité pour travaux dangereux
« Quelle honte », « un pourboire », « du foutage de gueule ». La diffusion de cette information a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, dénonçant un énième mensonge des dirigeants français. Pourtant, cette somme reversée aux soignants n’aurait aucun rapport avec la fameuse prime.
Joint par Le Parisien, un directeur de ressources humaines dans un hôpital de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris indique qu’il s’agit d’une « indemnité pour travaux dangereux ». En temps normal, elle est destinée à certains services spécifiques, mais en raison de la crise sanitaire, elle a été exceptionnellement élargie à l’ensemble du personnel de l’AP-HP. Cette mesure, prise dans l’unique but d’attendre les « dispositifs nationaux », est donc provisoire.
La « prime Covid » publiée au Journal officiel
La vraie « prime Covid », elle, devrait être distribuée sur les paies de mai ou de juin. En effet, le décret sur la prime récompensant les soignants dans leur lutte contre la crise sanitaire a été publié vendredi au Journal officiel. Elle sera versée aux soignants ayant « exercé leurs fonctions de manière effective » dans les établissements de santé public entre le 1er mars et le 30 avril. Entièrement défiscalisée et exemptée de cotisations sociales, elle s’élèvera à 500 € pour tous les personnels hospitaliers, et jusqu’à 1 500 € pour les soignants ayant travaillé dans les 40 départements les plus touchés ou dans des établissements ayant reçu des malades du Coronavirus. Le dispositif coûtera 1,3 milliard d’euros à l’Etat.
Toutefois, cette prime exceptionnelle ne fait pas l’unanimité chez les personnels de santé. Dans une pétition en ligne intitulée #BalanceTaPrime, un collectif de soignants considère que la prime « ne résout aucun des problèmes que l’hôpital public rencontre au quotidien et qui sont dénoncés depuis plusieurs années ». A la place, ils exigent « un arrêt du démantèlement du système public, un salaire décent pour chaque agent, et des moyens humains et matériels afin que perdure en France un accès aux soins de qualité pour tous ».