En pleine recherche du vaccin contre le coronavirus, les laboratoires Sanofi voulaient donner la primeur d’un éventuel vaccin aux Etats-Unis, avant de rétropédaler.
Alors que la crise sanitaire dure depuis plusieurs mois sur l’ensemble de la planète, les chercheurs du monde entier sont en quête du remède miracle pour éradiquer le virus. Mercredi, les laboratoires français Sanofi ont évoqué la possibilité de privilégier les Etats-Unis s’ils venaient à trouver le fameux vaccin.
« America First » chez Sanofi
Dans la recherche pharmaceutique comme ailleurs, tout est souvent une affaire de gros sous. Dans une interview publiée mercredi sur le site de l’agence américaine Bloomberg, le directeur général du groupe français Sanofi, Paul Hudson, assure qu’il est tout naturel que les Etats-Unis soient servis en premier en raison des moyens investis. « Les Américains auront le droit à la plus importante pré-commande, parce qu’ils ont pris un risque pour financer ces recherches avant les autres » explique l’homme d’affaire, en précisant que l’avance sera de quelques jours, voire de quelques semaines sur le reste du monde.
Le vaccin sera accessible à tous
En France, les propos du PDG de Sanofi ont provoqué l’indignation de toute la classe politique. Mais Edouard Philippe se montre rassurant. Sur Twitter, le Premier ministre dit avoir appelé Serge Weinberg, président du conseil d’administration du groupe, qui lui aurait donné « toutes les assurances nécessaires quant à la distribution en France d’un éventuel vaccin Sanofi ». Le ministre de la Santé, Olivier Véran, certifie de son côté que les Français « bénéficieront du vaccin » quand celui-ci existera.
Je viens de le rappeler à Serge Weinberg qui préside @Sanofi, cette grande entreprise profondément française. Il m’a donné toutes les assurances nécessaires quant à la distribution en France d’un éventuel vaccin Sanofi.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) May 14, 2020
En effet, face à la polémique, Sanofi a rétropédalé en assurant que si un vaccin est trouvé, « il sera accessible à tous ». Toutefois, le géant pharmaceutique se veut critique vis-à-vis des pays européens. Selon Olivier Bogillo, président de Sanofi France, « notre accord avec les États-Unis permet d’avoir accès à un budget. On souhaite que l’Europe s’organise pour faire la même chose ». Il estime que les USA, qui se sont mobilisés rapidement pour aider les laboratoires, font en sorte « d’accélérer la contrainte réglementaire », et que « si les choses se déroulent de cette manière-là, il n’y a aucune raison que les vaccins ne soient pas disponibles au même moment entre les États-Unis et l’Europe ».
D’après les informations de France Inter, Paul Hudson sera reçu la semaine prochaine par Emmanuel Macron.